Extrait du journal

Le gouvernement de M. Clemenceau, plus. encore que les gouvernements qui l'ont précédé, est à la dévotion du syndicat colonial un syndicat dont le fonctionnement occulte l'effraye à un moindre degré que ceux de la Bourse du Travail, syndicats ouvriers ou de fonctionnaires bien que le premier comprenne nombre de fonctionnai-. fes fonctionnaires coloniaux,' s'entend. Et comme la majorité radicale, qui, en cette matière, se grossit de\syndicalistes du centre et de la droite^ est à la merci du gouvernement, toute intervention socialiste, là-dessus, est condamnée à échouer. Je. sais, bien que ce n'est pas une raison de s'abstenir et dé, garder le silence. Toutefois, une inter-; vehtion de nous n'est désirable que si elle ne risque pas d'être néfaste à ceux que nous voulons secourir. Or, cette année, deux membres de la majorité radicale avaient annoncé l'intention de porter à la tribune un ensemble de faits dont j'avais eu déjà à m'occuper. Les lecteurs de l'Humanité se rappellent, en effet, que je les avais entretẽ nus, il y a deux ans, des hauts faits de Lescure-Coursibô, des villages « cassés » ou « bousculés en Guinée, de Pimpunité assurée à leurs auteurs et de la disgrâce qui frappait les hauts fonctionnaires qui refusaient de se faire les complices des coupables en les couvrant de leur autorité protectrice. Je n'ai pas voulu gêner les interpellateurs radicaux et donner au gouvernement l'occasion d'une victoire trop facile, en les enveloppant dans une com-' mune réprobation du Parti socialiste. Ce faisant ou ne se faisant pas, comme on voudra je facilitais leur ̃tâche. Je l'ai bien vu à l'extraordinaire promptitude avec laquelle le ministre des Colonies prit texte d'une interruption, pour accuser moi et mon Parti de vouloir l'empêcher de parler....