Extrait du journal

Nous pouvons dire sans forcer la note ï[u© la nécessité d'un contrôle et d'une intervention de plus en plus actifs de l'Etat ou des pouvoirs publics dans l'émission des grands emprunts étrangers s'impose d'une manière irrésistible et que dès maintenant tous les gens qui pensent et se tiennent au courant des faits dans notre pays reconnaissent l'absolue nécessité de ne pas laisser plus longtemps nos grandes banques organiser ce qu'on peut appeler le régime de 1a trahison des capitaux français. C'est un scandale, c'est une honte nationale qu'il soit permis à quelques sociétés financières qui sont des entreprises exclusivement privées de drainer dans leurs coffres toute l'épargne de nos .villes et de nos campagnes et de livrer celle-ci à des pays étrangers qui peuvent se constituer avec notre argent un outillage moderne de ports de mer, de canaux, de grande industrie, tandis que chez-nous il ne s'exécute aucune reuvre, aucuns travaux publics importants, que ̃tous nos projets de grandes voies navigables restent lettre morte, que nos bassins maritimes n'ont pas seulement la profondeur d'eau voulue pour recevoir Fes bateaux, que nos chemins de fer départementaux sont insuffisants ou défectueux tandis que chez nous enfin une jjrève dé capitaux voulue et calculée fait régner dans. le pays l'inertie, la stagnalion, travaille à la dépopulation et pousse la masse des producteurs salariés, qui sont écœurés de la médiocrité de leur inilieu et sans échappée sur l'avenir, aux solutions extrêmes et à la désespé?ance....