Extrait du journal

Aux ordres du commis-placier Le passementier de campagne, établi dans les villages du Forez, pittoresques, mais mal de&j;ervis, loin des villes et des chemins de fer, subissait un régime plus rigoureux encore il était soumis au:com-; mis-placièr. Cet intermédiaire avait fonction de placer à bas prix les chargements chez les artisans villageois à chaque commande, il recevait 5 -francs du fabricant. Plus il en plaçait, plus grand était son profit. Gomment obtenir du fabricant un nombre de plus en plus élevé de commandes? En lui proposant des prix de plus en plus « avantageux ». Comment obtenir des- prix « avantageux »? En diminuant sans cesse le salaire des tisseurs. La jour-: née de, certains ouvriers, qui travaillaient la soie grège- (non teinte et non montée), ressortait, en moyenne, à 1 fr. 53. Et, des contestations sur la valeur de l'ouvrage t Et des scènes violentes, au cours des inspections que commis de. barré et commisplaciers effectuent à l'improviste au domicile des tisseurs !'Un écrivain local, M. ̃Marc Le Guet, attribua même à ces employés des -procédés de tyrannie révoltants que, nous devons le dire, notre-'enquête sur :p,là.©e" n'â.pas confirmés. ̃ A la ville, la moyenne des salaires, e'établiit avec peine à 3 fr. 50, les frais étant payés. De longs chômages aggravèrent la situation. De nombreux. passementiers qui, pour acheter leurs métiers, avaient vendu leur petit bien familial et jusqu'à leurs bœufs de labour, tentèrent de revendre! les machines inutiles ils n'en, trouvèrent même pas le prix de la ferraille! Pour faire fortune...