Extrait du journal

La neige ayant rendu, dimanche, la circulation dans Paris difficile et désagréable, les travailleurs municipaux ont eu avant-hier soir et hier matin urne presse plutôt mauvaise. Ah malheureux travailleurs municipaux, « qu'ont-ils pris » 1 D'après la plupart de nos confrères du son d'abord, du matin ensuite, les balayeurs seraient quinze mille à Paris, un véritable corps d'armée. Un petit nombre d'entre eux n'auraient fait leur apparition dans les rues que vers midi, au saut du lit probablement, les autres seraient demeurés invisibles. Les malheureux concierges ô douleur I les commerçants, les chasseurs de restaurants auraient été contraints de balayer eux-mêmes, en personne, devant leurs portes « Enfin, demandait -gravement un journal du soir, n'est-ce point parce que les balayeurs jouissent du repos hebdomadaire qu'on en vit si peu dimanche dans les rues? » » Nous avons voulu voir de quel front notre camarade Juvernat, secrétaire général du Syndicat central des travailleurs municipaux, accueillait ces accusations terribles. 11 leur opposait un front serein et il nous parla en homme dont la conscience est tranquille. Un à un, nous 'reprîmes les. griefs invoqués contre les travailleurs...