Extrait du journal

en une belle couleur jaune, dont il enduisit la bicoque du haut en bas. Elle n’espérait pas tant, non, de ces adroites et Industrieu ses petites mains. Ceci fait, Jean songea à se donner une occupation plus immédiatement lucrative. Et, ne trouvant rien de mieux à faire, comme la vieille femme, il se mit à vendre par les rues de la ville le poisson boucané et la fleurette des sables. Ils tirèrent, elle et lui, de ce petit négoce, d'assez jolis profits, suffisants tout au moine à les faire vivre aisément l’un et l’autre. Même, les affaires prospérant, on fit appli cation du principe de la division du travail. Tante Chell se chargea de la vente des carrelets et des limandes dans les endroits populeux, tandis qu’il promenait sa mar chandise dans les quartiers riches, offrant aux belles étrangères ses gracieux bouquets de plantes aromatiques, où dominait la brunelle odorante. On le rencontrait un peu partout, le petit vendeur : aux abords des kursaals, le long des hôtels princiers, dans l’enceinte ombra gée des villas, le plus souvent sur la digue et la plage, qu’il parcourait de préférence aux heures où les baigneuses de marque et les grandes élégantes commencent à s’y montrer sous de superbes atours. Il se pas...