Extrait du journal

actuelle des Bons-Français, et bordait la rue des Carmes, qui s’appelait autrefois rue de l’Echellerie. De hautes murailles protégeaient le couvent contre les voleurs ; des châtai gniers et des ormes alignés derrière ces murailles empêchaient les curieux des maisons voisines de voir ce qui se pas sait à l’intérieur de son préau et de ses cellules. Le supérieur était un abbé mitré qu’une parenté éloignée rattachait à la famille de Kérallan. Il ne s’occupait pas de politique et ce qui se passait en dehors de sa commu nauté ne l’intéressait guère. C’était un saint homme. Il s’appelait Don Grégoire. De temps à autre Kérallan allait le voir, mais depuis sa disgrâce il n’avait pas paru au couvent. Don Grégoire, ignorait donc cette dis grâce. Kérallan qui connaissait les lieux, monta droit à la cellule du supérieur. Après les salutations d’usage, le baron amena comme par hasard la conversation sur le sujet qui avait motivé sa visite. Il savait que le supérieur était très attaché à la maison de Mercœur. Ce qu’il venait demander était assez épineux. Il s’agissait de s’y prendre adroitement. En fin, après un préambule assez nébuleux, il entra dans la cause, comme on dit au pa lais. — Monseigneur, commença-t-il, c’est un moine de votre couvent qui a la garde dê M...