Extrait du journal

ministère de M. Combes ; qu’il repose en paix, laissant le souvenir d’une carica ture du bonopartisme et du gouverne ment personnel ? La Chambre actuelle a fait des lois restrictives de la liberté pour cer taines associations. Elle a fait aussi de soi-disant réformes sans qu’on se soit demandé qui payerait, par exemple, l’assistance aux vieillards, votée sans étude des moyens finan ciers, si bien qu’on a décidé de ne l’appliquer qu’en 1907... après les élections 1 Même imprévoyance pour la réforme de la taxe postale, votée par la Chambre. Certçs, tous les progrès sont légitimes et désirables, mais c’est folle de voter des réformes sans avoir assuré les moyens financiers de les réaliser. On nous prépare bien d’autres projets encore. On prépare d’autres folles. La Chambre veut, d’an côté, agir en • grand seigneur », jeter l’argent par la fenêtre ; de l’autre, par des projets comme celui que l’on nous promet sur l’impôt sur le revenu, appauvrir les gens qui tra vaillent. C’est ce que Waldeck-Rousseau appelait le « nouvel ancien régime ». Nouvel ancien régime, c’est le mot; nous avons changé de seigneurs, de jésuites, de corporations. M. Aynard fait un tableau saisis sant de l’anarchie sociale actuelle. A Limoges, c’est un patron assiégé chez lui pendant plusieurs jours ; à Marennes, c’est un magistrat obligé de subir les exigences des émeutiers, comme dans les Brigands d’Offenbach. Dans l’Est, c’est une grève sans cause économique, fomentée par des ou vriers étrangers. Et Von voit les députés socialistes inter venir en faveur de l’un de ces étrangers expulsé ; ces députés sont les mêmes hommes que j’ai vus — honte de mon pays — approuver l’expulsion de l’abbé Delsor ! Quelle part faire au gouvernement dans tout cela ? se demande l’orateur. Le gouvernement actuel a été accueilli comme une « rémission » au ministère Combes. Incontestablement, ses intentions ne sont pas celles du gouvernement précé dent. Mais, incontestablement aussi, il n’a pas su tirer parti de la situation. Il aurait pu avoir une politique plus ferme. Devons-nous, allons-nous encore lui...