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L’Industrie, 1 janvier 1853

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L’Industrie
1 janvier 1853


Extrait du journal

moitié avec un regard de Junon irritée. — Pardon, excuse, reprit-il en grimaçant un de ses plus laids sourires : c’est la colère où m’a mis ce scélérat... La langue déliée d’Adélaïde se chargea d’une ré réponse plus explicite. — Il était ici quand nous avons pris l’auberge. — L’hôtel, grommela Picou. — Voici ce que nous ont dit nos prédécesseurs. Un soir,—il peut y avoir de ça une quinzaine d’an nées,—ce pauvre homme arriva ici; ses habits at testaient une certaine recherche, mais ils étaient en lambeaux. Il portait sous son bras une cassette dont il ne se séparait pas un instant. Il était mort de faim ; les aubergistes étaient de braves gens, ils lui donnèrent à manger et le mirent coucher dans le grenier au foin. Il fut impossible d’obtenir de lui une parole raisonnable ni un nom propre. Le.lendemain, il n'avait plus son coffret, et comme on faisait alors des réparations et que l’on enlevait les décombres, on pensa qu’il l’y avait enfouis et qu’il était perdu ; du reste, quand on lui demanda ce qu’il en avait fait, où il I avait mis, ce qu’il y avait dedans, il ne se rappela de rien, prit dans sa poche deux dés et se mit à jouer comme vous l’a vez vu faire tantôt. Mon mari et moi l’avons gardé parce qu’il est très doux et qu’on en obtient encore quelques petits services ; mais quand il sort, il est rare qu’il ne lui arrive pas d'être poursuivi par les entants, qui l’appellent le fou de la ville et lui lor.t cent mauvais tours dont il ne se fâche jamais. Il a encore une manie, c’est du tendre la main à tout le monde, en demandant à emprunter un louis. Quel quefois il s’imagine l’avoir reçu el alors il se met à jouer et à pousser des éclats de rire, comme s’il gagnait des monceaux d’or, et puis il s’arrête, se met à pleurer et prononce des mots inachevés. Les jeunes gens étaient devenus tout pensifs. En levant les yeux, Jules aperçut le vieillard qui s’était glissé dans la salle, et le regardait avec une fixité effrayante. Il eut peur et se serra contre son...

À propos

Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.

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Données de classification
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