Extrait du journal

MACÉDOINE POÉTIQUE. Satyre. — Élégie.— Canotière.— Charade. A Cliryeoplel le. I>’une pièce de vers, je t’honore, Cagou; Mais je dresse à ton nom un registre d’écrou, Car je veux qu’en mon livre, — éternelle agonie, Tu sois couché, drapé dans ton ignominie ! O le candide esprit que j’étais !... — Comprends-tu Que j’aie un seul instant pu croire à ta vertu ?... O profanation !... — Dans le fond de mon finie Je te jugeais un bon époux, aimant sa femme, Assez tendre à l’argent, beaucoup même... un peu trop, Mais sur ce chemin-là le pas est prés du trot. A la molle onction de ta douce parole J’aurais mis à ton bras volontiers une étole ; Sous l’aspect délabré d’un lmrnous en haillon Tu luyais à mes yeux, le mondain tourbillon ; Et sous le noir tricot de grossière facture Oui dissimulait mal ta chétive structure. Ne pouvant supposer le torse d’un voyou, Je trouvais l’économe, — antipode du lou. Tu vois, je te brodais un habit magnifique Pour vêtir noblement ton caractère antique. A côté des Socrate et des divins Caton Je mettais volontiers ton bonnet de coton ; Mon engoûment allait à te croire un saint homme, Et Vénus, à son tour, t’aurait donne la pomme, Comme à l'Antinous du type repoussant. J’aurais placé chez toi ma vie à deux du cent : Tu me contais le soir, comme un enfant timide, Tous tes petits chagrins avec un œil humide,...