Extrait du journal

O maintenant, Seigneur, tn peux lever ton front! Il fallait être un dieu pour souffrir cet affront, Un mortel eût rougi de honte et de colère; L’insulte n’émeut pas le maître du tonnerre. Tu pouvais appeler le ciel à ton secours, Bouleverser le monde, interrompre son cours; D’un seul mot, d’un regard, d’une simple pensée Tu pouvais renverser cette foule insensée. Pulvériser l’impie et punir son forfait ; Tu le pouvais... j’admire...ettu ne l’as point fait!... Anne conduit Jésus au palais de Caïplie. Les prêtres aveuglés entouraient ce pontife; La colère et la haine éclataient dans leurs yeux, Jésus sans s’émouvoir s'avance au milieu d’eux; On l’accuse, on le presse, on pense le confondre; Le Christ aux faux témoins dédaigne de répondre. « Au nom du Dieu vivant, dit Caïplie irrité, * Es-tu le Christ?... réponds avec sincérité ! , Je le suis, dit le Christ, et vous pouvez le croire; , Bientôt, plein de splendeur et rayonnant de gloire, » A la droite de Dieu vous me verrez venir! » Le grand-prêtre, à ces mots, ne peut se contenir; Il déchire sa robe et s'écrie : t Anathème ! , Vous avez entendu son horrible blasphème : , C’est assez!... maintenant décidez de son sorti » La foule lui répond : « Il mérite la mort! » Caïphe à cet arrêt laisse éclater sa joie, Et le peuple égaré se jette sur sa proie. L'un le couvre de boue et le frappe en passant ; Un autre l’injurie et fait jaillir son sang;...