Extrait du journal
Lu Chef du Pouvoir exécutif, aux Préfds, SousPréfets, Généraux commandant les divisions et subdivisions militaires, Procureurs généraux, Procureurs de la République et toutes les Autorités cicilcs et militaires. Versailles, 10 avril 1871, 3 h. soir, l.e Gouvernement s’est tu hier, parce qu’il n’y vait hier aucun événement à faire connaître au public; et s’il parle aujourd’hui, c’est afin que les alarmistes malintentionnés ne puissent abuser de son silence pour semer de faux bruits. La canonnade sur les deux extrémités de nos positions, Châtillon au sud, Courbevoie au nord, a élé fort insignifiante celle nuit. Nos troupes s’ha bituent à dormir au bruit de ces canons qui ne liront que pour les éveiller. Nous n’avons donc rien à raconter, sinon que les insurgés vident les principales maisons de Paris pour en mettre en vente le mobilier au profil de la Coir- une, ce qui constitue la plus odieuse des spoliations. Lri gouvernement persiste dans son système de temporisation pour deux motifs qu’il peut avouer : c’est d'abord de réunir des forces tellement impo santes que la résistance soit impossible et dès lors peu sanglante; c’est ensuite pour laisser à des hommes égarés le temps de revenir à la raison. On leur dit que le gouvernement veut détruire la République ; ce qui est absolument faux, sa seule préoccupation étant de mettre fin à la guerre civile, de rétablir l’ordre, le crédit, le travail, cl d’opérer l’évacuation du territoire par l’acquitte ment des obligations contractées envers la Prusse. On dit à ces mûmes hommes, égarés qu’on veut les fusiller tous; ce qui est encoie faux, le gouver nement faisant grâce à tous ceux qui mettent bas les armes, comme il l’a fait à l'égard de deux mille prisonniers qu’il nourrit à Belle-lsle, sans en tirer aucun service. Oq leur dit enfin que, privés du subside qui les a fait vivre, on les forcera à mourir de faim, ce qui est aussi faux que tout le reste, puisque le gouvernement leur a promis encore quelques se maines de ce subside pour leur fournir les moyens d’attendre la reprise du travail, reprise certaine si l’ordre est rétabli, et la soumission à la loi obtenue. Éclairer les hommes égarés, tout en préparant les moyens infaillibles de réprimer leur égarement s’ils y persistent, tel est le sens de l’attitude du gouvernement; et si quelques coups de canon se font entendre ce n’est pas son fait; c’est celui de quelques insurgés voulant faire croire qu’ils com battent lorsqu'ils osent à peine se faire voir. La vérité de la situation, la voilà tout entière, et, pour un certain nombre de jours, elle sera la même. Nous prions donc les bons citoyens de ne pas s’alarmer, si, tel jour, le Gouvernement, faute d’avoir rien à dire, croit mieux de se taire. Il agit; et l’action ne se révèle que par des résultats. Or, ces résultats, il faut savoir les attendre. Loin de les hâter, on les retarde en voulant les précipiter. A. TH1ERS....
À propos
Fondé en 1851, L’Industriel de Saint-Germain-en-Laye était un hebdomadaire régional. Il paraît jusqu’en 1896.
En savoir plus Données de classification - laigneau
- a. thiers
- havas
- ernest picard
- tramont
- roustain
- vivaux
- baumal
- croissy
- paris
- versailles
- rouen
- courbevoie
- afrique
- asnières
- algérie
- mairie
- poissy
- gaillon
- république française
- la république
- faits divers
- journal officiel
- école des frères
- m. r