Extrait du journal

Avais-je eu tort de vous laisser prévoir le jour de la chute du cabinet Briand, que la grande presse ne manquerait pas 'le . lancer la foudre et de faire rouler tous ses tonnerre* — comme il convient pour accompagner un cataclysme — devant « effondrement d'un ministère couvert par , elle d une protection que, dans son arer- i ration orgueilleuse, elle croyait toute puissante et partant d'une efficacité certaine ? Ce fut, vous l'avez certainement constate, pendant deux ou trois jours., un déchaînement furibond dans toutes ses colonnes. Mais un beau matin cet infernal vacarme, cette tempête tombèrent — encore plus brusquement peut-être qu'ils n pavai* ni éclaté. Oui, les journaux les plus olympiens étaient devenus, soudain, prudents, circonspects, presque objectifs, — 8fins. doute parce qu'il leur avait fallu, allant de surprises en stupéfactions, se rendue a cette évidence : malgré leurs menaces, leurs sommations, leurs « appels a l opinion oblique » en faveur du ministère défunt les deux « clubs » qu'ils abhorrent le plus, — d’abord celui qui est installe en permanence rue Victor-Massé, a Paris, restaient en posture de bataille et même, comme s'ils étaient plutôt stimules qu’intimidés par les invectives et les sommations de la presse inféodée aux « congrégations économiques », prenaient le plus tranquillement du monde, et avec le plus grand sang-froid, des désposUwai pour monter à l'assaut des sièges ministériels devenus vacants....