Extrait du journal

En faveur de M. Carnot, on peut dire que le chemin du Calvaire est adouci par quelques satisfactions extérieures. Nous 1 admettons, mais, au point de vue de l esprit, de l’intelligence et du cœur, que de sacrifices, que d’épreuves, que de ronces au chemin parcouru ! Le sacrifice final,on le montre à chaque instant aux yeux du patient, comme inévitable et à date fixe, c’est dédire que M. Carnot peut compter comme font les écoliers pour la fin des vacances, ce qu’il lui reste de jours, d heures et de minutes à vivre, politiquement, s’entend. Pour adoucir les affres de cette perspective, des amis bienveillants laissent entrevoir la possibilité d’un sursis. C’est quelque chose que cet espoir, mais il ne suffit pas à guérir les blessures continuelles qu’infligent au président les aspérités de sa route douloureuse. Que de renoncements ! Que de concessions qui froissent en même temps ses sentiments et sa conscience ! Sans parler des fréquentations, des apparentes associations qu’il est obligé d’accepter....