Extrait du journal

Je comprends les scrupules de M. Angoulvant. La « correction administrative » d un haut fonctionnaire lui impose le devoir de réserver à son ministre la primeur de telles explications. Mais voilà du moins un premier point hors de conteste : c'est que : M. Angoulvant est bien fonctionnaire et n'a jamais cessé de 1 être. Car, s'il fait suivre son nom du titre d'« ancien gouverneur général des colonies » ou de « gouverneur général honoraire », cela ne signifie nullement qu'il n'appartient plus à l'administration coloniale. Mis à la retraite le 31 décembre 1920, M. Angoulvant s'était fait nommer, huit mois auparavant, commissaire générai de l'Exposition coloniale de 1925, et si l'on ne conteste pas (il serait difficile de le contester) que le commissaire général d une exposition coloniale, tenant ses assises au ministère des colonies, n'est pas moins fonctionnaire qu'un gouverneur de colonie, il nous sera permis d'en conclure qu'il n'y a pas eu un jour, pas une heure d'interruption dans les services administratifs et coloniaux du fonctionnaire Angoulvant. L'acte ou les actes oui lui sont reprochés ne sauraient donc, s'ils sont répréhensibles, trouver 'i une excuse dans cette circonstance que M. Angoulvant, lorsqu'il les a commis, n'était pas ou n'était plus fonctionnaire. C'est dire que M. Angoulvant se trompe, lorsqu'il m'écrit: « J'avais le droit, comme ANCIEN gouverneur de l'Afrique équatoriale aussi bien que comme membre NON-FONCTIONNAIRE de la Commission des concessions, de prendre une participation dans un ^ Syndicat d'émission, etc. » M. Angoulvant s'abuse, et je suis au regret de lui enlever cette illusion....