Extrait du journal

Il y a deux ans, à la veille des élections législatives de 1932, j'ai ] eu l'occasion d'indiquer que le programme de la Chambre nouvelle devrait tenir en Une simple formule : maintenir la'paix et rétablir l'ordre dans les finances bouleversées par la crise. Et l'é- j tendue du mal financier était tel que, depuis le début de la législature, la préoccupation essentielle des gouvernements de la France a été de redresser la situation des "finances françaises. On a jugé parfois — et non sans apparence de raison — qu'on avait eu tort de s'attacher trop exclusivement aux problèmes - financiers. Mais les gouvernements qui se sont succédé ont dlû toujours se mesurer avec la tâche pour eux la plus urgente. Or un lourd déficit budgétaire risque d'amener une crise de Trésorerie qui comporte elle-même l'arrêt des paiements ou- l'inflation. Dans l'un ou l'autre cas, c'était le ris.. que d'une crise politique et sociale d'une extrême gravité. Au lendemain de la stabilisation du franc et de la période de prospérité qui avait suivi, les dépenses budgétaires avaient été croissantes. De 45 milliards 36Cj millions en 1929 elles avaient passé à 55 milliards 467 millions en 1932, soit en, trois années dix milliards d'augmentation de dépenses. Et, à partir de 1931, la vie économique étant ralentie par ja c?ise, les recettes baissaient. Et. c'est ainsi que les rentrées d'impôts tombaient de 46 Mlllàrds,- et .demi en 1929 à 38 milliards et demi en 1932, soit une moins-value de 8 milliards....