Extrait du journal

J'ai reçu votre aimable lettre du 23 août, et je suis très honoré de votre demande ; mais ceux qui vivent aujourd'hui sont trop liés aux grands événements qui transforment notre présent et notre avenir, pour pouvoir, quoiqu'ils se flattent d'eu. deviner un peu le sens, en apprécier toute la portée. Franchement, vous me demandez d'accomplir une tâche aussi impossible que celle de louer dignement le cœur glorieusement indompté de votre pays, qui a été le guide, le soutien et l'exemple du reste du monde depuis les premiers jours 'de la lutte où la barbarie organisée des Huns a attaqué l'âme du monde. De plus en plus nous savons ce que nous devons à la France, pour sa persévérance, pour sa vertu, pour la ténacité et la saine logique qui a réglé son effort militaire. Dirai-je trop peu de la Première Bataille de la Marne-si je dis qu'elle n'a été qu'un épisode de toute une glorieuse épopée ?...