Extrait du journal

— Ce que tu as vu en Bretagne n'est rien auprès de ce qu'on voit entre Marseille et Virjtimille. Ce n'est plus une invasion, c'est une conquête. Toute la côte est anglaise, Entre dans n'importe quel hôtel, même ceux qui ne s'appellent pas l'Hôtel d'Angleterre, ou l'Hôtel des Anglais, où le Golf Hôtel : toutes les inscriptions sont en anglais et on ne se donne même pas la peine de les traduire en français, pour la forme. A quoi bon des formes ! Dans les chambres on lit, par exeipple : Ring the beil, t for the waiter, 2 for the maid,, 3 for the valet. Suit une notice : pas la moindre Indication pour les vagues Français qui s'égareraient dans ce coin de leur pays fit qui auraient l'impertinence de ne pas savoir l'anglais. Quand la chose arrive, d'ailleurs, on commence à s'en amuser comme d'un paradoxe. Le Français à Cannes ou à Menton n'est pas loin de faire figure d'intrus. Dans un palace du Cap, un vieux monsieur de chez nous, l'air d'un colonel retraité, s'est permis l'autre jour de ne pas trouver sa soupe assez chaude : il s'est fait « engueuler » par le maître d'hôtel suisse de telle façon que j'ai failli intervenir, tant j'en avais honte. Toute la valetaille, y compris le gérant,...