Extrait du journal

.lieu de traquer les espions de Guillaume, je m'appliquerais à faciliter leur sale besogne. Ne vous récriez pas ! Suivez plutôt mon raisonnement. Cette fois, les Boches paraissent bien à bout de souffle. Il est au moins certain qu'ils ne croient plus à la monstrueuse victoire qu'on leur avait promise ; mais ils se figurent encore qu'ils pskrviendrfont à s'en tirer sans trop pâtir, s'ils peuvent prolonger assez longtemps leur résistance. Car ils s'imaginent — et tous leurs journaux s'appliquent à les en convaincre — que nos souffrances et nos privations égalent ou dépassent les leurs. On leur a fait accro'ire, par exemple, qu'on ne trouve plus en France un morceau de sucre et que nous sommes menacés d'une très prochaine famine. Nos réserves d'hommes seraient déjà complètement épuisées : la preuve, c'est que nous en .sommes réduits à mettre en ligne nos enfants de DIX-SEPT ANS ! Car c'est ainsi que l'on représente en 'Allemagne notre classe 17 : elle serait formée, comme ce chiffre même l'indique, de gamins qui n'ont pas encore dix-huit ans. Vous retrouverez cette bouffonne imposture dans toutes les feuilles d'outre-Rhin, et vous jugerez par là de la qualité des autres mensonges sur notre détresse ou notre « dépravation »......