Extrait du journal

Mais non ! je ne vais pas me donner les gants de trouver une solution;,mais s'il y avait une solution qui ne fût pas hasardeuse, quelqu'un l'aurait évidemment trouvée avant moi. Toutefois, je me réjouis de voir M. Chéron penser à une loterie. L'Etat, sous n'importe quel gouvernement, touche un pourcentage sur le pari mutuel, qu'il soit urbain ou non, et juge immorales les loteries alors que tous les pays du monde en profitent plus ou moins sans s'en plaindre. On peut se ruiner devant une table de jeu, on peut se ruiner aux courses — quoique l'on ne coure que six ou, exceptionnellement, sept risques dans la journée ; mais on ne peut pas se ruiner en entassant des billets de loterie puisque, en principe, l'on augmente ses chances. Une loterie ne vous entraîne pas. On achète un peu d'espoir et si l'on payait ce que l'on doit à l'Etat en achetant des billets, M. Chéron lui-même verrait à quel point l'argent rentre facilement. C'est Ubu qui prend le crochet à phynances et gratte les tiroirs et les poches. Pausole émet des bons à lots et ses sujets portent leur argent au guichet en échange d'un beau billet numéroté. f...