Extrait du journal

« Je suis depuis six ans aux colonies sans rentrer en Europe et, depuis ce temps, j'ai un perroquet qui me tient compagnie pendant les heures de solitude. Je suis quelquefois plusieurs mois sans voir d'Européens et sans parler français. Voyez, monsieur, la distraction, et je dirai presque le réconfort, que cet animal me donne en parlant notre langue. Cela,, qui peut prêter à rire, est pourtant exact. Mais, au moment où je vais rentrer définitivement en France, il faut que je laisse mon perroquet ici. Ne pourrait-on adoucir les mesures prises en France à ce sujet ? Que l'on impose toute une série de visites, payantes même, au moment du débarquement et après, soit Mais que l'on ait pitié de mon pauvre compagnon d'isolement ! Et ie ne suis pas le seul dans mon cas. a Je suis seul air monde, ayant perdu ma fa.mille aux colonies et je suis trop âgé pour m'en créer une autre. Mon perroquet, est le seul témoin qui me reste d'une époque plus heureuse, vous comprenez pourquoi je voudrais qu'il pût rentrer en France avec moi, au mois d'août prochain. J'ajoute que les perroquets d'Afrique, d'une autre race que ceux du Brésil et beaucoup plv.s robustes, s'acclimatent bien mieux en France. »...