Extrait du journal

Et voici que les assassins, une fois de plus, tentent le hasard. Ils attachent leur victime, endormie, mais vivante, au rail. Mais on fait des rondes de surveillance, le long de la voie, et à des heures qui ne sont pas toujours les mêmes. Le 20, on en avait fait une vers 16 h. 30. Que l'on en eût. fait une entre 20 heures, et 20 h. 42 — lieu- , re où passa le train écraseur — et les cantonniers de'service découvraient le corps du conseiller étendu sur la voie. Il est permis de penser que leur premier soin était de le détacher et leur second soin de donner l'alarme. On est très près de Dijon. Une voiture d'ambulance arrive et emmène M. Prince dans un hôpital ou une clinique. Anesthésié brutalement, il peut, en cours de route, succomber à une syncope. Il peut aussi ne pas succomber. On le soigne. Il se réveille. Or, l'anesthésie n'entraîne pas, que l'on sache, l'amnésie. M. Prince, réveillé, retrouve donc ses souvenirs, donno de ses agresseurs, de leur voiture, un signalement complet, fait des circonstances premières du drame une narration précise. Il y a dès lors beaucoup de chance — et, ici, le mot convient — pour que les criminels soient identifiés, arrêtés sans doute, en quelques heures....