Extrait du journal
Mais que le gouvernement eût été sage. d'essayer de calmer ces fièvres autrement que par des sanctions, inefficaces et irritantes I Quoi qu'il en pense, caricaturer la dictature n'a jamais été faire preuve d'autorité. En cédant aux injonctions de l'honorable M. Gautherot, M. Berthod a réalisé cé paradoxe d'accepter oomI me tuteur de l'école publique un homme dont toute, l'activité scolaire a été tournée vers la destruction de cette école ; et qu'il trouvera en face de lui, s'il se décide un jour — ce dont je douter par ces temps d'union sacrée 1 — à demander au Sénat d'adopter mon texte, voté sans débat par la Chambre, sur la réglementation de l'enseignement secondaire spécial. Par une ironie qui a le droit d'irriter, c'est donc un des dénigreurs authentiques de notre enseignement d'Etat qui en devient le censeur écouté et suivi. Demain, M. Berthod l'adjoindrat-il aux inspecteurs d'académie pour s'assurer que ceux-ci feront un usage, conforme aux vœux ministériels, de l'absolutisme administratif qu'il a décidé de leur conférer? Car, d'un trait de plume, M. le g-rand-maître de l'Université vient de reléguer, dans le passé anarchique que fut l'organisation de. l'enseignement public avant son règne, la collabo, ration du personnel et de l'autorité académique. Désormais, M. l'inspecteur d'académie décidera seul. Inspecteurs primaires, conseillers départementaux, délégués du personnel pourront sans doute être consultés. Mais l'inspecteur d'académie rendra ensuite ses oukases dans le silence du cabinet. Et la circulaire dernière n'a qu'un but et qu'un sons : lui rappeler que, ce faisant, il n'a pas à tenir compte des avis ainsi exprimés. Comme ils représentaient la connaissance précise des mérites par les chefs immédiats, l'élimination de l'injustice par le contrôle bienveillant des collègues et le respect d'une charte-partie établie en commun, c'est dire avec une aveuglante clarté que désormais la raison d'Etat devra seule assurer l'avancement et les récompenses du personnel, pour ces raisons que « la raison ne connaît pas »,, et qui souhaiteraient transformer en serviteurs assouplis des maîtres fiers d'être eux-mêmes les tenants de cette liberté humaine qu'ils enseignent. Ici, la brimade se fait contrainte. Ce n'est pas cela qui déchargera une atmosphère saturée d'électricité....
À propos
L'Œuvre est un hebdomadaire devenu quotidien fondé par Gustave Téry, ancien rédacteur du Journal, du Matin et collaborateur de L'Aurore. Le journal s'est d'abord affirmé comme socialiste et anticlérical avant de rejoindre le nationalisme intégral prôné par Maurras et l'Action Française au moment de l'Occupation. Le titre fut pacifiste durant les guerres mondiales, bravant la censure dès 1914 et favorable au Cartel des gauches (1924) puis au Front populaire (1936).
En savoir plus Données de classification - berthod
- archimbaud
- guernut
- chéron
- lacaze
- ballu
- rabut
- sarraut
- sylvestre
- raymond poincaré
- marseille
- bucarest
- algérie
- paris
- versailles
- perpignan
- nice
- france
- alger
- bordeaux
- conseil de cabinet
- sénat
- parlement
- iss
- école publique
- comité de monument
- quai d'orsay
- conseil général