Extrait du journal

J'aurais eu beaucoup à lui répondre. Je ne le fis pas, parce que j'étais à sa table et qu'on ne doit pas être incorrect avec son hôte. Mais la menace de voir la France privée pendant un an de tout film américain ne m'effrayait pas autant qu'il le pensait. Car enfin, réfléchissons : on. m'a montré, à Hollywood, des studios somptueux, — des kilomètres de studios, — naturellement « les plus grands: du monde »." J'ai circulé en automobile pendant des heures à travers les villages en carton-pâte où l'on a tourné tous les scénarios réalisés ces temps der-, niers.: On m'a chiffré, en centaines de millions de dollars, les dépenses investies pour ces réalisations. Mais le résultât seul compte. OrÏÏomBien en avons-nous vu, de'ces filais américains, qui n'avaient ni queue ni tête, dont la trame était inepte, dont-les acteurs jouaient sans naturel, dont la moralité était douteuse, et dont l'influence pouvait être néfaste sur la'jeunesse ? Coups de revolver (pour un oui, pour un non), poursuites à cheval, bandits triomphant de la police, ce sont les thèmes ordinaires qu'on y traite....