Extrait du journal

A remarquer d'ailleurs, qu'une bonne moitié de l'humanité a toujours trouvé lugubre d'être obligée de s'amuser parce qu'une année finit et qu'une autre commence. Comme si c'était drôle, en effet ! Seulement, pendant longtemps, on n'a pas osé avouer que cette période vous assommait à en mourir. On n'osait pas dire que cette sinistre semaine était presque toujours ratée. Qu'elle se signalait par des tas de catastrophes domestiques. Par exemple : le départ de la bonne qui n'attendait que son petit cadeau pour vous laisser tomber à la veille d'un déjeuner de douze couverts. Par la grippe des parents, alors que les enfants comptaient sur leurs ascendants pour les mener au Chàtelet. Par l'angine des petits à qui on avait fait répéter un mois durant Mon beau sapin, roi des-forêts, en vue d'une petite réjouissance familiale. Il y avait aussi la querelle conjugale, et comme par hasard, c'était la plus terriblë' de l'année. Si encore ces huit'jours-là ressemblaient . aux autres, à tous les autres ! Mais ce ,serait trop- beau. Il faudrait conserver sa' mentalité quotidienne, et malgré soi, on un prend une autre,.^ attend quelque chose. , Je connais un petit groupe d'amis, deux ou trois, pas plus, réunissent, volontiers le lotir 'jan-j tMr., Il n'est pas question de s'abuser. Il s'agit d'attendre en eommun le moment où ce sera iiiii, où ce ne sera plus « fête ». Lorsqu'ont fini de- sonner les doucoups 'de minuit, on respire. On se sent mieux, l'animation renaît et le naturel revient au gaiop....