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L’Œuvre, 24 novembre 1940

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L’Œuvre
24 novembre 1940


Extrait du journal

Qu'on psychanalyse les grands corps de l'Etat : mêmes réticences secrètes ou avouées, mêmes dissidences attentistes chez tel chef militaire, chez tel Conseiller d'Etat, chez tel Inspecteur des Finances, tous tenant entre leurs mains quelque levier essentiel. Ils affectent d'ignorer la défaite, ils se désintéressent des problèmes posés en zone occupÉe. Ordre leur a été donné de coopérer, ils y opposent la force d'inertie. Les rapports sont étouffés: les décisions sont ajournées, les problèmes sont déclarés insolubles. Ces distingués personnages ont pris une position de principe : à la fameuse « fermeté », qui nous a conduits au désastre, ils ont substitué la « dignité ». Que le Maréchal compromette la sienne, libre à lui, et qu'il plaise à M. Laval d'avoir de mauvaises fréquentations, c'est affaire de goût, et sans doute inhérent à des origines populaires et qui sentent leur roture. Mais eux demeureront le derrière sur leur fauteuil et ne correspondront avec les autorités d'occupation que par voie administrative, impersonnelle et superlativement lente....

À propos

L'Œuvre est un hebdomadaire devenu quotidien fondé par Gustave Téry, ancien rédacteur du Journal, du Matin et collaborateur de L'Aurore. Le journal s'est d'abord affirmé comme socialiste et anticlérical avant de rejoindre le nationalisme intégral prôné par Maurras et l'Action Française au moment de l'Occupation. Le titre fut pacifiste durant les guerres mondiales, bravant la censure dès 1914 et favorable au Cartel des gauches (1924) puis au Front populaire (1936).

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