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L’Œuvre, 25 mai 1919

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L’Œuvre
25 mai 1919


Extrait du journal

— Comme tu dis, c'est le filon, mais on ne peut pas se reposer tout le temps ; à la maison, je me barbe et, pour ce qui est de jouer à la manille avec des copa-ins, ce n'est pas un métier pour un type intelligent. Alors qu'est-ce que je fais,moi qui te parle? Je me suis mis garçon cle café, ni plus ni moins : je prends mon service à trois heures et jusqu'à onze heures je m'y colle ; huit heures, pas une minute de plus ! ce qui fait que je suis en règle avec la loi ; les camarades syndiqués de la Fédération du Livre ne peuvent rien me reprocher, ce qui ne m'empêche pas d'être d'accord avec les camarades non moins syndiques de. la limonade. Sais-tu combien je gagne par jour ? Plus de quarante balles ! En ce moment, je suis un peu vanné, parce que je ne suis pas encore bien habitué, mais tu diras ce que tu voudras : la loi de huit heures, c'est vraiment une belle loi... - D....

À propos

L'Œuvre est un hebdomadaire devenu quotidien fondé par Gustave Téry, ancien rédacteur du Journal, du Matin et collaborateur de L'Aurore. Le journal s'est d'abord affirmé comme socialiste et anticlérical avant de rejoindre le nationalisme intégral prôné par Maurras et l'Action Française au moment de l'Occupation. Le titre fut pacifiste durant les guerres mondiales, bravant la censure dès 1914 et favorable au Cartel des gauches (1924) puis au Front populaire (1936).

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