Extrait du journal

? Il serait puéril de dissimuler au surplus qu'un antagonisme assez vif oppose depuis longtemps la rue de Rivoli et la rue de Grenelle. C'est toujours à l'enseigne. ment que les Finances pensent. d'abord quand il y a des compressions à faire ; et l'intervention des techniciens du budget dans la technique universitaire s'est traduite depuis trente ans par toutes sortes de brimades, allant du refus de payer des indemnités régulièrement votées jusqu'à la prétention de réglementer la modalité des services. Enfin, la conception, par trop simpliste, d'économies réparties mathématiquement entre tous les départements ministériels — sauf ceux de la Défense Nationale — ne pouvait qu'aboutir à des absurdités pratiques comme celle qui a ému ion < u-, v. l'an-, 'tienne majorité de 1932. Si je ne crois pas personnellement à un dessein arrêté de sabotagB de la part du gouvernement, je trouve cependant que les périls qu'allait courir de ce chef notre enseignement primaire public ne l'ont pas assez arrêté. En fait, la suppression de deux mille postes est surtout grave parce qu'elle va. s'effectuer sans une coordination suffisante ; et qu'elle se trouvera encore aggravée par l'organisation strictement départementale de notre enseignement primaire. Or, chaque département est, en effet, très jaloux non seulement de son autonomie, mais aussi du nombre même de ses écoles. Il en est résulté que, si les accroissements de populations ont entraîné, avec un décalage inévitable, des augmentations du personnel, les diminutions n'ont, en revanche, provoqué que bien peu de suppressions spontanées. D'un département à l'autre, le rapport entre le nombre des maîtres et celui des élèves peut ainsi varier très fortement....