Extrait du journal
Nous avions déjà le secret diplomatique, d'autant plus fidèlement observé que les gouvernements se nattent d'avoir aboli ce vestige ultime du cabinet du Roy. Nous, voici maintenant i dotés du secret financier, qui est sans t doute l'innovation par quoi l'on prélude ( à l'avènement de la quatrième 'Répu- i blique. Le plus curieux de l'affaire est ] que personne ne paraît d'ailleurs s'en i apercevoir. • Avant la guerre, il était d'usage que, s dès l'ouverture de la session extraordi- 1 naire, on s'attelât à la confection du ( budget. Les assemblées n'étaient même i convoquées en automne qu'à cet effet, la i session ordinaire suffisant à peu près,à i la confection des lois. La guerre, natu- f Tellement, changea tout cela. Néanmoins < M. Viviani, qui n'avait pas froid aux J yeux — il le fit bien voir à Bordeaux — j accorda deux jours au Parlement, fin 1 décembre 1914, pour que fût sauvée, au ( moins en la forme, sa prérogative essentielle, qui est de consentir les impôts ( et de contrôler les dépenses. Il est vrai 1 que, vu les circonstances, on procéda ( par fournées de douzièmes provisoires. < Cette invention merveilleuse,'comme on ( sait, permet au ministre de se faire oc- 1 troyer, en deux heures et sans débats, ( les milliards qu'autrement des commis- < sions triées sur le volet, voire des per- r sonnalités sans autre mandat que celui < qu'elles tiennent du contribuable, s'im- < posent d'éplucher aussi minutieusement 1 qu'une note de fournisseur, .< Ce régime s'étant prolongé, avec quel- 1 ques atténuations, jusque vers la fin de < la guerre, on se promit, la paix revenue, < d'y mettre un terme sans délai, parce J qu'il favorisait., avec le plus outrageant j tans-gène, tous les gaspillages. Malgré t cette bonne intention, il y eut encore sept douzièmes en 1920. Mais ils ne fu- ( rent accordés que contre novation de ( serment, si je puis ainsi dire, le minrstre ayant juré que, dès la rentrée, tout serait prêt pour entamer instantanément ( l'examen du budget de 1921. Ainsi l'on ( pouvait espérer voir celui-ci voté avant la fin de l'an, c'est-à-dire que les douzièmes auraient vécu. (...
À propos
L'Œuvre est un hebdomadaire devenu quotidien fondé par Gustave Téry, ancien rédacteur du Journal, du Matin et collaborateur de L'Aurore. Le journal s'est d'abord affirmé comme socialiste et anticlérical avant de rejoindre le nationalisme intégral prôné par Maurras et l'Action Française au moment de l'Occupation. Le titre fut pacifiste durant les guerres mondiales, bravant la censure dès 1914 et favorable au Cartel des gauches (1924) puis au Front populaire (1936).
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