Extrait du journal
1 dre le tableau que M. André I Tardieu a récemment présenté de notre histoire extérieure depuis trente ans. D'après lui, un seul homme (et vous imaginez lequel) a, dans cette période, lutté pour la défense des intérêts français. Tous les autres ont été des traîtres et, parmi eux j'ai, comme il convient, ma bonne place. Alors que tous nos malheurs remontent à ce traité de Versailles, qui a fondé nos garanties sur de prétendues assurances anglosaxonnes dont la non réalisation a provoqué un immense écroulement, l'un des auteurs les plus directement responsables de cette formidable déception, de ce faux calcul ose accuser ceux qui ont tenté de reconstruire sur des ruines. Celui qui, plus tard, nous a jetés dans le néant du plan Young, oubliant aujourd'hui ses déclarations à la Chambre qu'il faudra bien lui rappeler, celui qui a. liquidé la commission des réparations accuse les autres d'abandon. Qu'a-t-il donc fait de notre plan Dawes, le seul qui ait donné à la France des résultats substantiels ? Celui qui a magnifiquement isolé notre pays, à son heure, dénonce le « relâchement » par ses successeurs des accords internationaux. S'il ne s'agissait pas de sujets si graves, on rirait. Non que je méconnaisse, au reste, le talent de présentation de JI. Tardieu. Il connaît bien le public auquel il s'adresse. Si j'osais employer une formule vulgaire, je dirais qu'avec ses sommaires, son numérotage, sa fausse précision, il a l'air de lui en mettre « plein la vue » : en style plus noble, il me rappelle ce personnage dont Montesquieu nous parle dans ses Lettres persanes, et à propos duquel il invente un mot nouveau. « Je me trouvai l'autre jour dans une campagne où je vis un homme bien content, de lui. Dans un quart d'heure, il décida trois gestions de morale, quatre çfiSfFfflïes historiques -et cinq*~p"oïfttS'" de physique ; je n'ai jamais vu un décisionnaire si universel. »...
À propos
L'Œuvre est un hebdomadaire devenu quotidien fondé par Gustave Téry, ancien rédacteur du Journal, du Matin et collaborateur de L'Aurore. Le journal s'est d'abord affirmé comme socialiste et anticlérical avant de rejoindre le nationalisme intégral prôné par Maurras et l'Action Française au moment de l'Occupation. Le titre fut pacifiste durant les guerres mondiales, bravant la censure dès 1914 et favorable au Cartel des gauches (1924) puis au Front populaire (1936).
En savoir plus Données de classification - frossard
- graziani
- des isnards
- edouard herriot
- séverac
- léon blum
- marceau pivert
- richemont
- andré tardieu
- jean nocher
- paris
- france
- concorde
- la seine
- bernard
- rhône
- decazeville
- marseille
- puteaux
- nieuport
- la république
- parti socialiste
- parlement
- renault
- ecole navale
- journal officiel
- union
- brandt
- comité des fêtes
- bastille