Extrait du journal

Notre député, depuis sa victoire d avril 4902, ne demandait aux républicains, clincus par lui à l'aide des cléricaux, qu’une chose : c’est qu'ils voulussent bien le laisser tranquille. Il savait que les Manceaux, gens de bon sens et gens pratiques, ont horreur des violences, des coups de mains et des aventures. Ils sont à mille lieues de cet état d'esprit « nationaliste » dont la culture ne s’opère bien que dans l’atmosphère surchauffée de quelques grandes villes. M. Cadaignai opérait donc en dehors de son arrondissement : dans son pays électoral, il se montrait sans exaltation, il venait y chercher le repos dont il avait besoin grandement après ses furieuses campagnes à l’extérieur. Quand il avait, par toute la France, bien ing.. la République,proclamé bine le général André vendait la Patrrrrrie à l'Allemagne, qu’il fallait chasser Loubet pour le remplacer par un président dictateur responsable, que Bouvier dilapidait les finances au profit de la juiverie cosmopolite, etc., etc., il revenait parmi nous, très doux et très sage, se disant plus républicain que nous, entretenant une habile équivoque et laissant croire qu’étant au mieux avec le gouvernement, il disposait encore d’un crédit considérable....