Extrait du journal

Nous appuyant sur le rapport que la Commission du budget, chargée d’examiner le projet du ministre de la marine a adressé à la Chambre, nous ferons remarquer que la construction d’une voie ferrée rehaut Dakar-Gorée, le seul port véritable de écôte occidentale de l’Afrique, à Saint-Louis, centre où viennent aboutir, parle fleuve du Sénégal, les produits de l’intérieur de l’Afrique, peut seule donner un nouvel essor à notre colonie. Les interruptions quelquefois très longues des communications entre Saint-Louis et la mer, interruptions qui dépassent souvent quarante jours, entraînent un accroissement énorme sur le fret des navires chargés pour le compte de l’Etat et, malgré la flottille locale, séparent la colonie en deux parties dont les relations sont difficiles, coûteuses et même aléatoires. Eu outre, les arachides et les gommes du Cayar ne peuvent arriver soit à Saint Louis, soit à Rufisque qu’à dos d’animaux, chameau^, bœufs-porteurs ou ânes. Leur production est, par ce fait, limitée et les prix d’achat sensiblement augmentés. quant aux carrières de calcaire de Rubisque, qui seraient d’une si grande utilité pour la colonie tout entière, elles sont à peine exploitées, à cause des frais énormes (m’entraîne le transport des produits. II est impossible de les envoyer à Saint-Louis, où les matériaux de construction font absolument défaut....