Extrait du journal

Nous considérons la question juive comme tïhe maladie. La guérison de cette mal»'1' n’intéresse pas que les Juifs. Cela regarde l’humanité tout en tière. Pour guérir une maladie, il faut en connaître les symptômes, la durée, la cause et les remèdes ordinaires. Nous chercherons cette connaissance néces saire. afin d’obtenir la solution du pro blème juif. Pourquoi les Juifs étaient-ils haïs par tout où leur vie touchait à celle de n’importe quelle autre nation ? Déjà les Egyptiens ont essayé de les supprimer. Les Perses se sont montrés tout aussi hostiles à leur égard, après l’exil babylonien. Dans les divers pays de l’Empire romain, puis dans les pays islamiques et chrétiens, au moyen âge, et plus tard, les Juifs se heurtaient à la même antipathie. Pour expliquer la vieille haine qui se renouvelait toujours, on a souvent cher ché des motifs d’ordre économique, po litique et social. Cependant, ces raisons ne sont exactes qu’en partie. La cause primaire est plus profonde : la concep tion du monde, particulière aux Juifs, fait contraste avec celle des autres peu ples. Imaginons tous les phénomènes, im pulsions, pensées et actes, sous forme de rayons : ils sont parallèles, ou se croisent, ou bien, ils se penchent les uns vers les autres, et, finalement, s'unissent quelque part. Selon les penseurs anciens, ils sont parallèles. Chez Platon, les idées du beau, du bon et du vrai sont des rayons qui ne se rencontrent jamais. Donc, ils ne proviennent pas du même principe, et n'ont pas de base commune. Ils sont, pour ainsi dire, rassemblés sous un toit commun. Mais cette conception du monde est sans conséquence pour la vie des anciens, tout au moins pour leur vie pratique, et c’est la seconde image qui l’emporte, celle des rayons qui se croisent. Il s’ensuit, entre autres, le drame mythique du siège de Troie. Là,...