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L’Univers, 2 novembre 1877

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L’Univers
2 novembre 1877


Extrait du journal

Le Soleil ayant déclaré qu'il ne pré tendait pas au pouvoir, parce qu'ayant combattu avec la droite il était battu avec elle, le XIXe Siècle riposte : Ces déclarations du journal, orléaniste nous plaisent par leur correction, et nous les enregistrons avec plaisir. Mais comment notre confrère ne s'aper çoit-il pas que.ee qu'il dit de lui-même s'applique exactement au maréchal de Mac-Mahon? Le maréchal de Mac-Mahon est aussi un vaincu du 14 octobre. Que dis-j e ? Il est le plus vaincu de tous, puisque c'est lui qui commandait la coalition des droites et qu'il s'est jeté personnellement dans la mêlée. Le Soleil déclare d'un côté que les vaincus n'ont plus le droit de pré tendre au pouvoir, et de l'autre il demande la formation d'un ministère responsable « qui couvre désormais le Maréchal devant le Sénat et devant la Chambre. » Comment peut-il associer ces deux ordres d'idées ? Si les vaincus doivent disparaître du pouvoir, le Maréchal n'y peut rester; s'il y reste, le régime parlementaire est atteint : il sem ble qu'on ne puisse sortir de là. On voit par cette nouvelle citation que les radicaux sont plus que jamais, résolus à ne plus supporter la présence au pouvoir du Maréchal. Il y a donc lieu de rappeler par quelle déclaration lort nette, en vue des éventualités où nous sommes^ le Maréchal annonçait d'avance quelle serait sa décision : Des élections hostiles aggraveraient la conflit entre les pouvoirs publics, entrave raient le mouvement des affaires, entre tiendraient l'agitation, et la France, au mi lieu de ces complications nouvelles, de viendrait pour l'Europe un objet de dé fiance. Quant à moi, mon devoir grandirait avec le péril. Je ne saurais obéir aux sommations de la démagogie ; je ne saurais, ni devenir l'ins ■ trumentdu radicalisme, ni abandonner le poste où la Constitution m'a placé. Je resterai pour défendre, avec l'appui du Sénat, les intérêts conservateurs, et pour protéger énergiquement les fonctionnaires fidèles qui, dans un mo ment difficile, ne se sont pas laissés inti mider par de vaines menaces... Cette parole doit suffire. Elle répond tout ensemble et aux radicaux qui par lent de démission et aux officieux qui parlent de conciliation....

À propos

Fondé en 1833 puis suspsendu en 1860, L'Univers réapparaît sous le Second Empire, toujours sous la direction du même homme, Louis Veuillot. Au début de la Troisième République, il est le journal catholique le plus lu en France. Ultramontain et farouchement conservateur, le titre affiche le plus grand mépris pour les républicains, de même que pour les catholiques libéraux. Il cessera de paraître au commencement de la Première Guerre mondiale, avant de tenter une relance en 1917 qui s'achèvera sur un échec : le journal disparaîtra définitivement en 1919.

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