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L’Univers, 4 avril 1876

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L’Univers
4 avril 1876


Extrait du journal

« La Chambre ne paraît pas avoir compris la portée et les conséquences de ses décisions qui ont prescrit une enquête sur certaines élections. L'Uni vers a d'abord examiné là question de compétence, qui entraîne l'examen de celle du défaut de sanction. Il serait fâcheux pour la Chambre de voir son autorité infirmée par le premier té moin qui, appelé par les commissaires, refuserait de comparaître. Cependant si la Chambre, s'affranchissant de tout scrupule sur sa compétence, poursuit l'enquête, si elle trouve des témoins dociles à ses invitations, — et, pour ne parler que de l'élection de Pontivy, M. le chanoine Cadoret et M. le docteur Le Maguet lui en trouveront certaine ment à souhait, — tout ne sera pas fini. « Une enquête, même parlemen taire, bien que n'ayant pas sa disci pline et ses lois, n'est pas moins sou mise aux règles communes de la jus tice et de la loyauté. C'est ici que nous rencontrons la question fort grave des garanties qui sont dues aux élec teurs dont l'œuvre est attaquée, au suffrage universel mis en suspicion, aux intérêts engagés dans les débats. Une enquête, disent les jurisconsultes dans leur langage énergique, a pour objet de rechercher et d'établir la vé rité, c'est l'extraction des preuves par le témoignage oral des hommes. Il y a des lois qui règlent les moyens d'en perfectionner l'usage et d'en prévenir les dangers. « Les dangers sont grands, en effet, dans la discussion des intérêts civils qui ont leurs agitations et leurs tu multes. Le danger est plus grand en core dans les débats politiques, lors que le prix de la lutte n'est rien moins qu'une part de souveraineté, et lorsque la vérité recherchée est disputée entre des adversaires qui se comptent et vi sent à se faire une force par le nom bre. N'est-on pas plus autorisé encore à craindre le danger, lorsque la pour suite de l'enquête est mise, aux mains de ceux qui se sont posés comme des rivaux, ou pour mieux dire des enne mis ? Aussi, les garanties de sécurité, d'impartialité et de contradiction loyale...

À propos

Fondé en 1833 puis suspsendu en 1860, L'Univers réapparaît sous le Second Empire, toujours sous la direction du même homme, Louis Veuillot. Au début de la Troisième République, il est le journal catholique le plus lu en France. Ultramontain et farouchement conservateur, le titre affiche le plus grand mépris pour les républicains, de même que pour les catholiques libéraux. Il cessera de paraître au commencement de la Première Guerre mondiale, avant de tenter une relance en 1917 qui s'achèvera sur un échec : le journal disparaîtra définitivement en 1919.

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