Extrait du journal
pauvre peuple n'apprenait et ne savait quasi rien. Malheureusement cette conclusion ne tient plus contre les savantes re cherches tju'a faites M. l'abbé Allain. Il a fouillé nos vieilles archives, et il y a trouvé des trésors. Quelle belle chose que nos vieilles archives ! Exhu mées de leurs vieux cartons et très minutieusement exploréés, elles sont la revanche victorieuse de l'ancienne France contre notre temps qui l'in sulte et voudrait la déshonorer. Sous l'ancien régime, l'Etat payait peu, cela est vrai : mais comme tout le mopde payait librement, cela revenait au mê me. Les communes payaient, les provinces payaient, les universités payaient, l'Eglise payait, surtout l'E glise, et les extraits des visites pasto rales des évêques, s'enquérant dans chaque paroisse si elle possédait un régent capable, sont assurément un des plus curieux monuments invoqués par M. l'abbé Allain. Mais quel était alors le programme des écoles? Nouveau grief qu'on nous impute et qu'on ne nous pardonne pas. Ehl mon Dieu, les régents des écoles apprenaient d'abord à lire, à écrire et à calculer comme font les instituteurs d'aujourd'hui, te programme était peut-être moins complet sur un point, il l'était davantage sur un autre. On ne connaissait pas alors cette raideur d'esprit et de programme d'où il suit que chacun doit partout apprendre la même chose avec la même méthode et aux mêmes heures ; il y avait alors pleine liberté d'enseignement. M. l'ab bé Allain nous donne à cet égard des détails pleins d'intérêt et de charme. Quelle réclame je me permettrais en faveur de son livre, si je n'étais assuré d'avance qu'il aura pour lecteur tout le public honnête et chrétien 1 Mais l'impardonnable tort des anciennes écoles, le voici : on y laissait une très large place à l'enseignement chré tien. Il y aurait tout un livre à faire sur l'état intellectuel du passé de la Fran ce comparé à l'état présent. Au fond, l'esprit humain est tou jours actif; il ne se repose jamais, et il travaille toujours : mais la nature et la portée de ses travaux dépendent nécessairement beaucoup des idées qui prédominent en chaque siècle. On ne saurait nier que le christia nisme n'ait transformé l'intelligence. Ses hautes spéculations religieuses, l'union cimentée dès le principe entre les vérités rationnelles et les vérités de la foi, la direction-puissante inspi rée à l'œuvre par la pensée chrétienne, durent nécessairement agir sur la plus noble de nos facultés, et si les esprits éminents obéirent à cette influence, elle ne pouvait ne pas se faire sentir sur les bancs des plus humbles éco les. . Dans les régions supérieures du sa voir, le christianisme produisait lès œuvres immortelles du treizième siè cle et portait jusqu'à leur apogée les deux sciences maîtresses de toutes les autres : la philosophie et la théologie. Et lorsque l'esprit humain étendit son cercle d'action, soit par une connais sance plus complète des grands au teurs de l'antiquité, comme à l'époque de la Renaissance, soit par une notion plus. exacte et plus développée des sciences naturelles et expérimentales, comme dans les siècles qui suivirent, les études religieuses tinrent toujours le premier rang. Sur ce point, aucune différence entre les cours savants des universités et les classes modestes des écoles populaires. La crise définitive n'eut lieu que lors que, dans l'enseignement supérieur, la domination par trop exclusive des...
À propos
Fondé en 1833 puis suspsendu en 1860, L'Univers réapparaît sous le Second Empire, toujours sous la direction du même homme, Louis Veuillot. Au début de la Troisième République, il est le journal catholique le plus lu en France. Ultramontain et farouchement conservateur, le titre affiche le plus grand mépris pour les républicains, de même que pour les catholiques libéraux. Il cessera de paraître au commencement de la Première Guerre mondiale, avant de tenter une relance en 1917 qui s'achèvera sur un échec : le journal disparaîtra définitivement en 1919.
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