Extrait du journal

brochures, des articles, des mémoires contre l'ivrognerie. Dernièrement encore l'Assem blée de Versailles a voté une loi. Et cependant le vice contre lequel se liguent tant de bonnes volontés, tant de courageuses initiatives, grandit en raison même des efforts que^ l'on tente pour l'étouffer. D'année en année, le> mal prend des proportions plus effrayantes. Dans l'espace de vingt ans, de 1849 à 1869, la consommation de l'alcool a doublé, et le nom bre des cas de folie déterminés par l'abus des boissons spiritueuses a augmenté de 39 pour iOO chez les hommes, et de 52 pour 100 chez les femmes. Si l'on songe aux désordres de toute nature produits par l'ivrognerie depuis le moment où un être humain s'adonne à cet horrible vice jusqu'au moment où la société croit né cessaire à la sécurité de tous de l'enfermer dans un asile; si l'on fait entrer en ligne de compte non pas seulement les frais que va occasionner l'internement de cet être dégradé, mais les jours de chômage où son vice l'a rendu incapable-de travail, la gêne et souvent la misère qu'il a infligées à sa famille, les mauvais traitements que, dans son ivresse, il a fait subir à esa femme et à ses enfants; si l'on songe surtout au nombre de femmes qui conçoivent pendant que le mari est dans cet état de dégradation, et qui mettent fatalement au monde des idiots et des épileptiques, on est effrayé des ravages de cet horrible fléau. Il y a longtemps déjà que le corps médical, par ses voix les plus autorisées, a jeté le cri d'alarme. Tous signalent le danger : a Si l'on ne porte pas remède au mal qui nous dévore, disent-ils, ia France est menacée de maux incalculables, elle est menacée dans son indé pendance, dans son existence même. « Parfaitement ! Nous sommes de cet avis ; mais ce remède, où est-il? Les moyens radicaux sont impraticables dans un société libre. Que faire donc contre ce vice et contre tous les vices, hélas 1 II n'y a "peut-être qu'un moyen, et il est à longue échéance : instrui re... '...