Extrait du journal

plain, à une courte distance de l'école. L'hôtel est célèbre par la beauté de son site. 11 domine le lac et la contrée, et une noire forêt de sapins l'environne. Nous ar rivons à l'heure du diner ; les messieurs sont en habit ; les dames ont enfin peu de diamants. Après le dîner, on se réunit dans le hall, où l'on fait de la musique jusqu'à dix heures. Au dehors, la lueur deséclairs perce de divers côtés la profonideur des arbres. Je lis lés journaux de New-York qu'on vient d'apporter : c'est invariablement la même chronique; des accidents, des crimes et des scandales à faire frémir. Tel est l'aliment offert deux fois par jour à l'esprit et au cœur de plu sieurs millions d'hommes. Vous pouvez faire le journal d'avance : Tant de. meur tres, tant d'escroqueries, tant d'enlève ments, tant de suicides, tant de gens écrasés, noyés ou brûlés vifs : il n'y a que «les noms propres qui changent. . . '• -"'. 4 - • ' ■ - .. :: <■ - : , 23 juillet. Quand j'ouvre ma fenêtre, le soleil jette sur le lac sa splendeur argentée, et un vent frais.siffle dans les sapins. De quelque côté que l'on se tourne, l'œil découvre up merveilleux horizon, le massif du Vermont à l'est, celui des Adirondacks à l'ouest, développant aux 'limites de la plaine un cercle presque continu de montagnes. Les eaux du lac ont dû autrefois régner sur cette étendue, d'où émergeait comme un. îlot le monticule de l'hôtel Champlain. En quelques minutes, j'arrive à l'Ecole d'été, située au pied du coteau, et mon premier sentiment est une déconvenue amère. Quelques constructions en bois, d'aspect rustique et sans art, sur un terrain plat et nu : est-ce là l'institution dont nous nous...