Extrait du journal
cherchée en vain pendant tant de siècles. Il reconnut en premier lieu qu'i était né pour un bonheur bien plus élevé et plus magnifique que celui que perçoivent les sens, ce bonheur fragile et fugitif à l'acquisition du quel il avait borné d'abord ses pen sées et ses soins. Il comprit que le principe constitutif de la vie humai ne, la loi suprême à laquelle tous nos actes doivent être rapportés . comme à leur fin, c'est que partis de Dieu nous sommes appelés à re tourner un jour à Dieu. On vit renaître la conscience de . la dignité humaine, qui avait repris la vie à cette source et sur cette base. Tous les cœurs s'ouvrirent au sentiment de la fraternité, et, comme conséquence, nos devoirs et nos droits furent les uns amenés à la perfection', les autres établis de toutes pièces. En même temps, furent suscitées de divers côtés des vertus telles qu'aucune des philo sophies antiques n'avait pu même les soupçonner. Aussi les desseins des hommes, la conduite de leur vie, leurs. mœurs, prirent un autre cours. Et lorsque la connaissance du Rédempteur se fut propagée au loin, lorsque sa vertu destructrice de l'ignorance et des vices anciens eut pénétré jusqu'au plus profond des veines des Etats, alors il s'en suivit cette révolution qui, grâce à la civilisation chrétienne, renouvela la face de la terre. A rappeler ces faits on goûte as surément, vénérables Frères, un charme infini. On y trouve en ou tre une grande et forte leçon : c'est que nous devons rendre grâces de toute notre âme au divin Sauveur et travailler à ce qu'il soit remer cié autant que cela est possible. ■ Nous sommes séparés par de longs siècles des origines et des prémices de la Rédemption, mais qu'importe, puisque la vertu de cette Rédemption se perpétue, puis que ses bienfaits demeurent dura bles et immortels ? Celui qui a sauvé une fois la nature humaine perdue par le péché la sauve de nouveau et la sauvera toujours : « Il s'est livré lui-même pour la rédemption de tous. » (I Tim., II, 6.) « Tous revivront en Jésus-Christ... » (I Cor., XV, 22.) c Et son règne n'aura point de fin. » (Luc.,1,33.) ( Ainsi, d'après les cfesseins éter nels de Dieu, c'est dans le Christ Jésus que réside entièrement le sa lut de- tous les hommes et de cha cun. Ceux qui abandonnent le Christ se vouent par-là même à leur pro pre perte avec une fureur aveugle. En même temps, autant qu'il est en eux, ils font en sorte que la société humaine, ballottée par une violente tempête, soit entraînée de nouveau vers cette foule de fléaux et de mal heurs que dans sa bonté le Rédemp teur avait écartés. Ils sont emmenés, en effet, par leur course vagabonde bien loin du but qu'ils désiraient atteindre, tous ceux qui se sont jetés dans les che mins détournés. Dè même si l'on re pousse la pure et sincère lumière de la vérité, fatalament les esprits sont envahis par les ténèbres, et les âmes sont égarées çà et là par des opinions erronées et funestes. Quel espoir de guérison peut rester à ceux qui abandonnent le principe et la source de la vie? Or, le Christ seule est la voie, la vérité et la vie : « Je suis la voie, la vérité et la vie, » (Joan., XIV, 6.) De telle sorte que, si on délaisse Jésus, ces trois principes nécessaires au salut de tout homme disparaissent en même temps. Est-il besoin de disserter sur un fait que l'expérience nous rappelle constamment, et dont, même au milieu d'une très grande abondance de biens périssables, chacun sent la réalité au plus profond de son être? c'est qu'il n'est rien, en de hors de Dieu, sur quoi la volonté humaine puisse se reposer absolu ment et en tous points. La fin dernière pour l'homme, c'est Dieu et toute cette vie qui s'écoule sur la terre offre très exactément l'aspect et l'image d'un voyage à l'étranger. En outre le Christ est pour nous la voie, parce qu'au terme de cette course ter restre si particulièrement pénible et périlleuse, nous ne pouvons, en aucune manière, parvenir jusqu'au bien suprême et absolu, qui est Dieu, si nous n'avons pas eu le Christ comme maître et comme guide. « Personne ne vient au Père que par moi; » (Joan.,XIV,16.) En quel sens est-il dit : « Si ce n'est par le Christ ? » En premier lieu et surtout ces paroles signi fient : « Si ce n'est par Sa grâce. » Celle-ci cependant resterait vaine chez l'homme s'il négligeait d'ac complir les préceptes et les lois du Christ. Jésus en effet, après avoir assuré notre salut, a fait ce qu'il importait de faire. Il nous a laissé sa loi , pour protéger et diriger en son nom le genre humain, afin que guidés par cette règle les hommes eussent la force de renoncer à une vie perverse et de marcher d'un pas assuré vers Dieu. « Allez donc et enseignez toutes les nations;.. leur apprenant à garder toutes les cho ses que je vous ai commandées. »...
À propos
Fondé en 1833 puis suspsendu en 1860, L'Univers réapparaît sous le Second Empire, toujours sous la direction du même homme, Louis Veuillot. Au début de la Troisième République, il est le journal catholique le plus lu en France. Ultramontain et farouchement conservateur, le titre affiche le plus grand mépris pour les républicains, de même que pour les catholiques libéraux. Il cessera de paraître au commencement de la Première Guerre mondiale, avant de tenter une relance en 1917 qui s'achèvera sur un échec : le journal disparaîtra définitivement en 1919.
En savoir plus Données de classification - jésus-christ
- père
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- jas
- fils
- union postale