Extrait du journal
Deux prêtres de la Toscane ont, je crois, les premiers, tenté cette œuvre, il y a 25 ou 30 ans, et l'on a été émerveillé quand on a entendu les muets articuler distinctement des paroles et répondre aux questions qu'on leur adressait. La méthode était trouvée, et bientôt on l'a appliquée en Allemagne, en France et en Amérique. Elle consistait dans l'étude approfondie de l'émission de la voix, des cordes vocales, du jeu de la langue et des lèvres dans laprononciation des lettres et des mots. S'il est vrai qu'en forgeant on devient forgeron, il faut bien reconnaître que la méthode a été perfectionnée au point de permettre à ces muets de jouer des pièces et d'occuper des métiers et des emplois. N'est-ce pas là plus mériter de la patrie, de l'humanité, de la religion, qu'une foule d'inventeurs modernes si van tés et qui obtiennent tant de récompenses? Il m'a été donné, il y a quelques jours, de visiter un établissement où l'on apprend à parler aux muets, et j'en suis revenu tout émerveillé; ce que j'avais lu, ce qu'on m'avait raconté m'avait peu convaincu : comme saint Thomas, je voulais voir pour croire; or, j'ai va et j'ai cru; que ceux qui douteraient encore imitent mon exem ple. Les nombreux voyageurs qui se rendent en ce moment à la Grande-Chartreuse ignorent, pour la plupart, qu'à peu de dis tance delà route qui va de Saint-Laurent du-Pont au couvent, & leur droite, dans un site très pittoresque au milieu des monta gnes de sapins, se trouve une maison fou* dée et entretenue par les pères chartreux pour l'éducation des sourds muets. Ces bons pères, la providence de nos contrées, ne se contentent pas de bâtir partout des églises, de soutenir les écoles des frères et des sœur?, de répandre leurs bienfaits sur tout le pays. Ils ont été touchés dp sort déjplprablp ces pauvres sonrds-muets,...
À propos
Fondé en 1833 puis suspsendu en 1860, L'Univers réapparaît sous le Second Empire, toujours sous la direction du même homme, Louis Veuillot. Au début de la Troisième République, il est le journal catholique le plus lu en France. Ultramontain et farouchement conservateur, le titre affiche le plus grand mépris pour les républicains, de même que pour les catholiques libéraux. Il cessera de paraître au commencement de la Première Guerre mondiale, avant de tenter une relance en 1917 qui s'achèvera sur un échec : le journal disparaîtra définitivement en 1919.
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