Extrait du journal

Ces ignominies, que nous avons tenu à citer intégralement, sont signées Yves Guyot ! Ce digne citoyen n'ignore pas que les quelques voitures employées pour les chapelles de campagne « n'alour diront guère le lourd bagage de l'ar mée»; il n'ignore pas qu'U serait im possible de faire « porter le sac, les provisions de soldat, de le décharger et de le laisser dispos sur le champ de bataille » sans « alourdir » démesuré ment «le bagage de l'armée », et sans exposer le soldat à manquer de vivres et de munitions; il n'ignore pas que « les chirurgiens n'ont pas été rem placés par des aumôniers », et qu'on ne demandera pas un « nouvel effort » au soldat fatigué pour délivrer la cha pelle de campagne ; il n'ignore pas, enfin, que si les capitaines, ces capi taines traités de lâches, de traîtres, d'assassins, peut-être par lui-même et certainement par ses amis, n'ont pas été montés, ce n'est pas pour « donner une voiture aux chapelles de cam pagne ». Tout cela, le citoyen Yves Guyot le sait, mais que lui importe la vérité, s'il peut exciter chez quelque pauvre diable, grisé par ses mensonges, une haine féroce contre l'aumônier ? Et si ce pauvre diable, prenant au sérieux les calomnies des Droits de l'Homme, commet un acte de violence, dont il viendra rendre compte devant la jus tice militaire, le citoyen Yves Guyot se lavera les mains et blâmera l'acte de violence, quitte à réclamer l'amnistie à la première occasion favorable. C'est ainsi que procèdent les habiles du radicalisme. Seulement, nous de manderons si la liberté de la presse doit couvrir de pareilles excitations à la haine, où la violence le dispute à la mauvaise foi. A. Rastgul....