Extrait du journal

nous à Jésus, notre Sauveur. « Sainte Anne, mère do Marie, votrê fille est reine des cieux : vous - êtes la mère de la mère du Sauveur... » Or, comment Jésus refuserait-il quelque chose à celle dont le nom signifie pleine de grâces et qui porta la pleine de grâces dans son bienheureux sein? Aussi le cantique de Bretagne la salue très puissante, et ses cou plets montrent tour à tour le soldat, le ma telot, le laboureur, le pâtour, l'ouvrier et la pauvre mère qui pleure au chevet de son enfant, élevant leurs mains vers le ciel et criant du fond de leur foi : « Sainte Anne, sainte Anne, sainte Anne, patronne des malheureux dans le danger, priez pour nous, car le Sauveur Jésus ne refusera jamais une grâce à la mère de sa mère. » Mais ce petit Picou ne savait point le doux cantique ; il n'avait appris que la ronde de Plestin, qui se danse en sabotant aux pardons de la côte, et il la chanta : A sainte Anne-en-Auray, J'irai, Pieds nus au long de toute La route, Et je lui porterai, De vrai, Le plus beau ruban qu' j'aurai ! La reine battit des mains et fit signe à son intendant (je ne sais pas quel poisson c'était) de donner quatre louis d'or. Vous pensez, Janic ne fit ni une ni deux, il se mit à danser sur les pieds, sur les mains, sur la tête, et la reine fut si contente de cette fois qu'elle ordonna par signe à son premier ministre de le demander pour elle en ma riage. Alors le petit Picou, qui était le dernier de douze frères et de douze sœurs, fut roi ; il eut son pesant cle pistoles et le pesant de ses douze frères, et le pesant de ses douze sœurs, et encore des cargaisons de navires à volonté, sucre candi, vins d'Es...