Extrait du journal

Voici l'article fort sage du. Journal de Genève, dont il est question dans l'ar ticle précédent : Le Congrès de la paix: prend de plus en plus des allures auxquelles nos habitudes suisses nous ont peu accoutumés; et si les citoyens d'autres pays, parce qu'ils se trou vent dans un pays libre, éprouvent le besoin de dire tout ce qu'ils ont sur le cœur, il est évident que la plus simple convenance, et. même le bon goût le plus ordinaire, auraient dû suffire pour empêcher certaines manifes tations qui ont vivement froissé l'immense majorité de notre population. Doctrines éco nomiques, doctrines politiques, foi religieu se, on a fait litière de tout, et ce ne sont pas deux ou trois orateurs seulement, c'est pres que toute une petite coterie d'orateurs, se succédant les uns aux autres à la tribune, pour y étaler les professions de foi les plus hasardées, parfois les plus extravagantes, et faire de notre pays un champ de discordes, et du Congrès de la paix une arène ouverte aux discussions les plus violentes. La séance d'hier n'a pas fait faire un pas à la question, et à vrai dire, sur vingt orateurs qui ont pris la parole, il en est trois ou qua tre à peine qui aient paru se rappeler l'objet qui a servi de prétexte pour rassembler à Genève des représentants de presque tous les pays de l'Europe. La plupart des dis cours, disons-le pour n'avoir plus à y reve nir , se composent de trois parties, l'une théorique et souvent violente; une seconde, fort courte et qui a la prétention d'être pra tique ; la troisième est le refrain obligé à...