Extrait du journal

— L'Ordre signale une curieuse contra diction relativement à l'amnistie en tre M. le ministre de l'intérieur et M. Paris, rapporteur de la commission du Sénat. Le premier a dit, le il avril, à la Chambre des députés : Nous n'avons pas pu obtenir que la discus sion vînt tout d'abord dans le Sénat; nous l'aurion voulu, nous l'avons demandé, nous avons été jusque-là. Forts de cette situation qui nous était créée par une absence de règle ment, M. le président du conseil et moi nous sommes allés dans la commission du Sénat, nous avons supplié les membres de cette commission de déposer leur rapport, de mettre la discussion à l'ordre du jour, on le pouvait : le Sénat était libre. Le Sénat qui, à coup sûr, n'avait aucune pensée de fa veur pour l'amnistie, nous a répondu : Non. Or, la veille, M. Paris, rapporteur de la commission du Sénat, avait dit : Le gouvernement, pue nous venons d'en tendre dans la commission, a déclaré qu'i partageait complètement cette manière de voir et que, pour son compte, il demandait que la question de l'amnistie fût tranchée par la Chambre des députés avant que nous n'en délibérions à notre tour. . La contradiction est trop absolue pour s'expliquer par un malentendu. L'un des deux orateurs a fait erreur; mais lequel? La question n'est pas douteuse, quand on se rappelle que M. Paris parlait au nom d'une commis sion qui avait approuvé son rapport. M. le ministre de l'intérieur a sans doute oublié le sens de ses déclarations à la commission sénatoriale d'amnis tie, de même qu'il a oublié, après l'avoir redemandée, sa lettre à M. Fairé....