Extrait du journal

aumônes, mais la charité. L'aumône à la famille d'un vieux soldat décoré eût blessé la veuve et les enfants. Ma mère fut placée dans un cou vent en qualité de lingère ; ma sœur y devint pensionnaire, tandis que les frères des écoles chrétiennes se char gèrent de moi. Je demeurai chez les bons frères depuis l'âge de sept ans jusqu'à treize. Alors les frères obtinrent mon ad mission dans un pensionnat dirigé les jésuites. J'y fis des étu es et fus admis à l'école militaire de neuf ans. Aujourd'hui je suis capitaine. Vou lant éviter à ma vielle mère des fati gues trop fortes pour son âge, je l'ai retirée du couvent, où elle a trouvé un asile honorable et doux pendant ses malheurs. Elle occupe avec ma sœur un modeste appartement. Ma solde siiffit pour nous trois. Il y a bien sou vent des privations à supporter, mais nul ne le sait, et jamais notre dignité n'a souffert. Tout ce que je viens de vous dire...