Extrait du journal
' nous faisaient craindre une carie des os de la colonne vertébrale, après aVoir résisté à tous les moyens thérapeutiques employés, ont disparu subitement; le 9 janvier 1875, et, depuis ce temps, la guérison ne s'est pas démentie." Wintrebert, docteur. Saint-Omer, ce 22 janvier 1875. Cest ce certificat que le XIXe Siècle nomme une imprudence. Veut-on sa voir pourquoi ? Ecoutons les raisons de M. Sarcey : ■ , Quelle imprudence ou quelle naïveté ! Car ce certificat, où il ne voyait, lui, le bon doc teur, qu'une constatation de faits vrais, on le donne comme un aveu qu'il aurait fait du miracle. , On le joint, comme annexe, à la relation que la mère supérieure écrit de cette guéri son miraculeuse ; au certificat (bien plus ex plicite, celui-là), que M. Duriez, curé grand doyen de Saint-Omer, a donné du même 'événement ; on fait du tout une brochure dévote que l'on répapd par milliers, i Et voilà comment un honorable docteur, qui n'y entendait pas malice, devient, soit naïveté, soit imprudence, la risée de ses confrères et la fable du public. Rassurons ce pauvre M. Sarcey tout ému de pitié pour le « bon docteur. « .Nous avons quelque sujet de croira, en effet, que celui-ci se résignera fort gaiement à faire rire « ses confrères » s?ils en ont l'envie, etmêmeà êti;e lafable du public dé M. Sarcey, de l'opinion du quel il fait à coup sûr peu de compte. Bien plus, nous imaginons qu'il doit quelque peu rire lui-même de « ce bon M. Sarcey « et que, volontiers, il lui derait avec le . bonhomme :, Votre compassion part d'un bon naturel, Mais quitte"? ce souci. " Imprudence ou. naïveté, dit le XIX' Siècle. Non, certes, peut répondre le docteur Wintrebert, mais loyauté e sincérité. Je constate un fait qui n'est certainement pas dans les don nées de la science., Au seul poirn de vue des recherches scientifi ques, pourquoi voulez-vous que je m'abstienne de cette constatation? Votre prudence vous en dissuade rait. Pourquoi, si vous n'avez pas peur des faits pour les idées que vous dissimulez derrière votre prétendue science ? Mais alors n'ai-je pas le droit de dire que c'est vous qui devenez la risée des savants et la fable du pu blic, et que, de son vrai nom, votre prudence se nomme faiblesse, igno rance et lâcheté. Mais, dites-vous, ce certificat que j'ai, donné comme une constatation de faits vrais, on le donne comme un aveu que j'aurais fait du miracle. Eh bien, quand cela serait, pourquoi devrais-je être taxé d'imprudence ou de naïveté? Je crois à la science ; est-ce que cela me dispense de donner foi au sur naturel? Y a-t-il miracle? Ce n'est pas à moi de le constater, mais si l'autori té compétente se prononce, en quoi perdrais-je ma réputation de savant, si je le publie à mon tour? Ce qu'il m'ap partient de constater, c'est que le fait n'est pas naturel ni explicable par les observations scientifiques. Ckmtestezr vous cela? Avez-vous trouvé scientifiquement l'explication de ce fait qu'une maladie de tout temps réputée incurable par les praticiens les plus éminents, dis parait en un jour et subitement? Si vous l'avez trouvée, donnez-la ; mais de quel droit, si vous ne le pouvez faire, venez-vous dire qu'il n'y a pas de miracle? , Les catholiques, eux, ont trouvé cette explication parfaitement raisonnable d'un fait qui, scientifique ment, ne s'explique pas. Ils prouvent le miracle en constatant les faits. C'est à vous de prouver que le miracle n'existe pas. Où sont vos preuves ? Voilà ce que « le bon docteur «Win trebert, qui n'est pas manchot, pour rait dire à M. Sarcey ou aux confrères qui s'aviseraient de rire, et c'est à cela qu'il faut répondre. Mais nous ver rons que, comme toujours, le XIX' Siècle va fuir la discussion sur ce point, offrant cette nouvelle occasion de rire à tous ceux qui font le compte des im prudences de M. Sarcey. Auguste Roussel. ,...
À propos
Fondé en 1833 puis suspsendu en 1860, L'Univers réapparaît sous le Second Empire, toujours sous la direction du même homme, Louis Veuillot. Au début de la Troisième République, il est le journal catholique le plus lu en France. Ultramontain et farouchement conservateur, le titre affiche le plus grand mépris pour les républicains, de même que pour les catholiques libéraux. Il cessera de paraître au commencement de la Première Guerre mondiale, avant de tenter une relance en 1917 qui s'achèvera sur un échec : le journal disparaîtra définitivement en 1919.
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