Extrait du journal

La clôture de la discussion générale de la loi sur le recrutement de l'armée a été prononcée hier. Le rapporteur de la commission a occupé la tribune la plus grande partie de la séance. Au début, M. Magnin avait continué son discours commencé la veille; dis cours étudié, formulant des chiffres au moins spécieux et des arguments sus ceptibles d'alarmer les esprits sur les conséquences de la loi proposée. Mais le but chimérique où tend l'honorable député, signataire d'un amendement proposant la suppression de l'armée, n'est-il pas pour émousser toute son argumentation et pour ôter toute con fiance aux jeux de chiffres dont il s'ac quitte d'ailleurs habilement et preste ment ? Le discours de M.'Gressier, rapporteur de la commission, fort remarquable à plusieurs titres, est surtout de nature à calmer bien des inquiétudes. Sans dou te il y a là de dures nécessités : il s'agit d'imposer un nouveau sacrifice au pays, de sanctionner d'une manière à peu près permanente un chiffre de contingent de 100,000 hommes, lorsqu'il n'y a pas en core cinquante ans il atteignait à peine 40,000 ; d'accroître en outre la durée du service militaire et de la porter' à neuf années entières, lorsque jusqu'à présent elle n'était en fait que de six ans et demi. C'est là, il faut le dire, un revenantbon du progrès qui s'accuse dans nos institutions, et que ne doivent pas arrê ter les anathèmes de la gauche et ses as pirations vers la suppression radicale de toute armée permanente. M. Gressier a cherché à établir que eette aggravation du service militaire en France était prévue depuis long temps, et qulen présence de la nécessité d'un accroissement de l'armée, le régime de la loi proposée, qui rend les hommes au travail au bout de cinq ans de ser vice actif, qui leur laisse ensuite le droit de se marier au bout de deux ans ou même au bout d'un an si on suit l'avis de la minorité de la commission, était plus avantageux et moins lourd que le régime actuel de la loi de 1832. . Il a insisté sur les chances que le sol dat de la réserve avait de rester dans ses foyers. On trouvera peut-être que le rapporteur voit en beau, car bien qu'il affirmesa modération,n'exagère-t-il pas la garantie que la loi donne au soldat de réserve? Si elle était aussi complète que le croit le rapporteur, comment ne pas...