Extrait du journal
de dépenses pour l'approbation des quelles on s'en remettait jusqu'ici à la fameuse commission budgétaire dont M. Gambetta est le président. ' On sait comment l'ancien chef de la gauche, une fois pourvu de ce poste, -s'est ac quitté de sa mission. A lui tout seul, aidé de quelques collaborateurs abso lument soumis à sa volonté, il taillait, rognait, ajoutait au gré de ses capri ces dans les colonnes de ce budget dont il avait fait sa chose ; puis; au dernier moment, quand la Chambre n'avait plus en face d'elle que peu de jours, il la sommait de voter au pas de course, et sans y regarder, tout ce qu'il .lui avait plu de présenter. Au fait, qu'est-il besoin de tant d'égards pour le contribuable? Celui-ci ne doit-il pas être convaincu, depuis les comp tes, jamais apurés, du Quatre Septem bre, que la folle administration de M. Gambetta lui offre pour ses inté rêts toutes les garanties qu'il est ca pable de désirer ? Cependant il doit être permis de re marquer que les dépenses vont s'augmentant singulièrement à chaque budget de la république. Celui de l'an dernier se montait déjà à la somme fabuleuse de 2 milliards 700,087,792 fr. Celui de cette année y ajoute près de 55 millions de dépenses nouvelles, puisqu'il est exactement de 2 milliards 751,432,600 francs. Nous entendons bien que ces 55 nouveaux millions de dépenses doivent être couverts par au tant de recettes, et même l'habileté de M. Léon Say s'est ingéniée à nous présenter un excédant de recettes de 1,637,770 francs. Mais nous savons aussi ce qu'il advient toujours, au rè glement définitif du budget, de ces problématiques excédants qui vont régulièrement grossir le chapitre des espoirs non réalisés. D'ailleurs, et en admettant même comme acquis cet excédant, il n'en reste pas moins 53 millions nouveaux de recettes à faire en plus ou, pour parler net, d'impôts à payer par le contribuable. Serait-ce paraître trop exigeant que de réclamer un peu plus d'économies ? Notons que, pour les frais de régie, l'exploitation ou la perception de ces impôts multiples, il est inscrit au budget la somme considérable de 291,599,041 francs, c'est-à-dire que la neuvième partie des impôts est man gée parles frais d'administration. Cette proportion est-elle un indice sérieux d'économie? N'établit-elle pas, au con traire, à l'évidence, que la multiplica tion croissante des impôts aurait' eu surtout pour résultat de multiplier les frais administratifs? Ce qui est certain, c'est qu'il est temps et plus que temps d'apporter quelque arrêt à cette pro gression d'impôts, dont souffre le con tribuable et qui peut donner en partie l'explication des souffrances présentes de l'agriculture, du commerce et de l'industrie? Ce qui est non moins douteux, c'est que ces chiffres protestent avec une éloquence cruelle contre les projets insensés dont M. de Freycinet pour suit l'exécution. Entrepris sous pré texte de développer encore une indus trie qui produit déjà beaucoup trop pour la consommation, ils n'auront en réalité pour effet que d'aggraver les charges budgétaires, en créant pour les chemins de fer improductifs de l'E tat une armée de fonctionnaires dont le traitement absorbera des centaines de millions ! Là-dessus, et sur plusieurs autres chapitres du budget, que nous aurons soin d'étudier, nous comptons que les députés et les sénateurs de la droite sauront faire la lumière. Le peuple, sur qui commencent à peser si lourde ment les bienfaits de la république, fi nira peut-être par comprendre ainsi quels sont ceux qui ménagent le plus ses intérêts et à qui il doit le plus de reconnaissance. Auguste Roussel,...
À propos
Fondé en 1833 puis suspsendu en 1860, L'Univers réapparaît sous le Second Empire, toujours sous la direction du même homme, Louis Veuillot. Au début de la Troisième République, il est le journal catholique le plus lu en France. Ultramontain et farouchement conservateur, le titre affiche le plus grand mépris pour les républicains, de même que pour les catholiques libéraux. Il cessera de paraître au commencement de la Première Guerre mondiale, avant de tenter une relance en 1917 qui s'achèvera sur un échec : le journal disparaîtra définitivement en 1919.
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