Extrait du journal

De divers côtés, on nous signale une entreprise administrative sur laquelle il nous paraît urgent d'appeler l'at tention des ayants-cause. A la date du 22 décembre -1882, le ministre de l'in térieur et des cultes adressait aux préfets une circulaire que nous avons reproduite, concernant les meubles et objets d'art contenus dans les églises. Elle prescrivait entre autres choses de faire dresser,- pour être dé posé à la mairie, un inventaire des meubles et objets d'art qui sont dans les églises et qui sont confiés à l'administratioij, des fabriques. La convenance et la légalité de cette injonction étaient déjà contestables ; mais le ministre ne s'en est pas tenu là ! A la suite de certains arrêtés pré fectoraux qui réclamaient des fabriques pour les mairies, non pas seulement l'inventaire des meubles et objets d'art proprement dits, mais le double de l'inventaire complet des moindres ob jets, le ministre aurait, à ce qu'on as sure, rédigé une nouvelle circulaire destinée à consacrer cette prétention. Les conseils de fabrique vont donc être partout mis en demeure de défé rer aux prescriptions ministérielles ; dans plusieurs endroits ils l'ont même été déjà. Or, il est bon de rappeler que ces prescriptions sont absolument illé gales, que l'Interprétation abusive qu'il plaît à un ministre de faire d'une loi ne saurait avoir pour effet de changer la loi au sens de cette interprétation, et qu'enfin la conscience même des con seillers de fabrique leur fait un devoir pressant de résister à une prétention qui menace directement la pj-opriété des églises dont ils sont les défenseurs attitrés. Nous disons qu'il y a là une menace, et il est facile de s'en rendre compte....