Extrait du journal
Alpes importe de dire un mot. Elle est née d'une publication récemment faite en Italie sous ce titre : « La Neutralité suisse » et qui, chose à noter, a été; simultanément imprimée en italien et en français. Ce détail indique déjà que, l'auteur avait ses raisons pour vouloir mener quelque bruit de la chose.i Ajoutons que l'opuscule , annoncé longtemps à l'avance, était vendu aux Italiens sous forme d'un humble petit livre, au prix de cinquante centimes, tandis qu'en France il apparaissait sous forme de brochure élégante, du prix de deux francs. On redoutait donc de faire ici la propagande populaire qu'on recherchait là-bas. A la vérité, cela se comprend dès qu'on a parcouru l'écrit en question, dont les conclusions portent que, la Suisse n'étant pas une nation capable de protéger suffisamment sa neutra lité, et cette neutralité devant être violée par la France à la première guerre générale, il est urgent pour la Suisse de s'allier à. l'Italie, ou plutôt à la triple alliance, qui l'agrandirait des dépouilles de la France, en compensa tion de sa neutralité perdue. Est-il admissible que le premier écrivain venu ait pris la responsabilité d'une proposition si audacieuse? En réalité, il paraît admis aujourd'hui que l'au teur de la brochure est un officier de l'état-maj or italien et que les bureaux de la Consulta (ministère italien des affaires étrangères) ne sont pas étran gers & sa large distribution. D'ailleurs, il est certain qu'elle fait partie de la Biblioteca minima popolare italiana (petite bibliothèque popu laire italienne) dans laquelle, selon l'avis de l'éditeur, « se publient les ouvrages des écrivains militaires les plus renommés », et gui a pour but « d'un côté, de populariser l'histoire et l'art de la guerre, avec un style clair et facile; d'autre part, de développer la culture, l'esprit et le sentiment mi litaire ». Nous sommes donc en face d'une entreprise quasi-nationale, et ce à quoi vise l'auteur de la brochure,...
À propos
Fondé en 1833 puis suspsendu en 1860, L'Univers réapparaît sous le Second Empire, toujours sous la direction du même homme, Louis Veuillot. Au début de la Troisième République, il est le journal catholique le plus lu en France. Ultramontain et farouchement conservateur, le titre affiche le plus grand mépris pour les républicains, de même que pour les catholiques libéraux. Il cessera de paraître au commencement de la Première Guerre mondiale, avant de tenter une relance en 1917 qui s'achèvera sur un échec : le journal disparaîtra définitivement en 1919.
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