Extrait du journal

avait le tort d'être trop théâtral. LèS ro manciers, les dramaturges, les histo riens en ont profité pour donner comme certain que la fille aînée du condamné, la belle Diane de" Poitiers, avait sauvé la vie de son père en se donnant à Fran çois I". Victor Hugo, dans le Roi s'a muse, en a tiré la fameuse apostrophe : 0 Dieu qui nous jugea, qu'ayez-voua dit s là[haut, Quand vos regarda ont vu, sur ce même -écha- ; [faud, Se vautrer, triste et louche, et sanglante et [souillée, La luxure royale en clémence habillée? : Les Vers sont beaux, mais l'anecdote est fausse, a Après les consciencieuses recherches de; l'éditeur des Lettres de Diane de Poitiers (2), écrit M. Brun*Durand, il n'est plus permis de dire qu'elle ^obtint de François I" la grâce de son père au prix de son honneur.. Car, tandis que ceux qui racontent cela sont générale.ment si mal renseignés, que Mézeray, par exemple, fait de Diane la fille unique du seigneur de Saint^-Vallier, « âgée de quelque 14 ans »(3), il n'y a qu'à lire at: (2) Lettres inédites de Diane de Poitiers, publiées d'après les manuscrits originaux avec.une inlroduction et des actes... par Georges Guiffrey(1865). ........ (3) M. de Saint-Vallier avait trois filles, Diane, Anne et Françoise, Diane, l'ainée, iôrs de la condamnation de son père, avait vingt-quatre ans, et non pas quatorze. Elle avait épousé, le 29 mars 1541, Louis de...